Collection Christian BOURGEAT
Son histoire
Christian BOURGEAT m'a contacté pour me proposer des photographies qu'il possède. Elle viennent notamment de son grand-père Paul COUTANSON qui était un photographe amateur.
La plupart d'entre-elles n'est pas datée, Il est même difficiles d'établir, pour certaines, une période précise. D'autres sont plus personnelles et ne seront pas présentées.
On peut déjà retrouver dans la rubrique "Années 1920" certaines appartenant à Christian BOURGEAT, notamment des groupes de théatre.
Christian est un des enfants de Simone Coutanson native de St Martin et de Marcel Bourgeat de La Fosse Corduan.
Je vous propose de découvrir ces trésors inédits.

Rue du moulin
Voici une vue inédite de ce secteur. Si l'on retrouve la poste avec son bec de gaz et l'échelle pour l'allumer, on ne connaissait pas la maison qui a précédé le presbytère à gauche. On peut s'apercevoir qu'il y a une mini-grange, en bardage de bois, accolée au pignon de la demeure. Cette maison sera surélevée d'un étage pour en faire le presbytère.
Au fond, plus à gauche, on devine une grange qui sera la salle paroissiale. Cette grange attendra les ouvertures (baie vitrée et porte latérale) qui n'existent pas encore. Il semblerait qu'il y avait une maison au bord de l'Ardusson que l'on peut apercevoir à l'extrème gauche derrière les arbres. Les divers recensements de cette époque signalent beaucoup d'habitants sur ce secteur. Cette maison non connue pourrait attester cette démographie supplémentaire.
On peut estimer cette prise juste avant 1900. Je crois reconnaitre une partie de la famille Bossuat, les occupants du moulin, avec mon grand-père Lazare en tête qui tourne le dos, et ses frères et soeurs derrière lui.
Rue du moulin (suite)

Voici des saintmartiniers vers 1901. La façade de cet atelier existe toujours. Toutefois, les ouvertures ont été obturées pour laisser un pignon aveugle. Elle est au numéro 20 de la rue.
Si nous sommes en 1901, les personnes qui posent sont, de gauche à droite :
- Paul Coutanson 20 ans, employé de bonneterie (le grand-père de Christian),
- Abraham Collet 56 ans, le patron de la bonneterie.
- Vindiciane Collet née Guérin 55 ans, femme d'Abraham,
- Lucien Gaston Gattelet 35 ans, employé d'Abraham,
- Marie Caroline Gattelet née Bouhenry 30 ans, femme de Lucien et employée d'Abraham.
Lucien Gattelet est le neveu de Vindiciane, par sa mère Azélie Euphémie Guérin épouse d'Alfred Napoléon Gattelet.
Caroline Bouhenry n'a aucun rapport familial avec les Bouhenry de St Martin.
A noter que Lucien et Caroline sont des Saintmartiniers de passage. Ils n'ont vécu que très peu de temps à St-Martin.
L'année d'après, ils déménagèrent à Romilly sur Seine pour travailler dans une autre bonneterie. Et peut-être aussi pour avoir de l'intimité. Ils auront sitôt un enfant : Serge Gattelet. Lucien sera remplacé dans la bonneterie Collet par sa petite soeur, Léontine Gattelet. Celle-ci fera connaissance avec Paul Coutanson. Ils se marieront et auront deux enfants... dont la mère de Christian Bourgeat.
Voici l'extrait du recensement de 1901 où l'on voit apparaitre les personnes de la photographie. Il manque Aléxis Guérin, le père de Vindiciane. Mais Christian a ses portraits (ci-bas à droite). A noter que Modeste Alexis GUERIN décéda le 4 mai 1901, d'où son absence sur la photo.


Marie Caroline GATTELET née BOUHENRY

Lucien Gaston GATTELET


Dans le jardin de cette maison-atelier


Nous sommes dans le jardin de la maison précédente. Nous venons de parler de Léontine Gattelet. Sur la photo de gauche, la voici à droite. Elle deviendra Madame Coutanson en 1906. A gauche, sa cousine Julia Quartier. Elle est originaire de La Fosse-Corduan, bien qu'ayant très peu vécue dans le secteur. Son père était instituteur et il changeait souvent de poste. Sa famille suivait.
Elles sont cousines par leurs mères : Azélie Guérin pour Léontine, et Angella Guérin pour Julia.
Julia décèdera célibataire en 1940 et fut enterrée à St Martin dans la même tombe que sa mère, sa tante Vindiciane, les parents de ces deux dernières et ainsi qu'Abraham. La tombe est toujours visible aujourd'hui.
Photo de droite : dans le même jardin, mais cette jeune fille n'est pas identifiée.
A noter le charme de la mode du début du XXème siècle exposé parmi les fleurs.

Si cette photo ne fait pas partie de la collection de Christian Bourgeat, elle est en rapport avec les précédentes. Nous retrouvons la même rue avec l'atelier précité. C'est le deuxième pignon à gauche avec ses ouvertures. Nous voyons aussi Marie Caroline au pied du premier pignon, main gauche sur la hanche, la première femme après la grille du n°22. Cette photo est une carte postale envoyée par Vindiciane Collet à son petit neveu Serge. Celui-ci et ses parents habitent à Romilly. Vindiciane recommande à Serge d'être sage. A noter que Vindiciane et Abraham n'avaient pas de descendance. Leurs neveux étaient leur famille.
Où se trouve cette maison ?




Nous sommes toujours dans la première décennie du XXème siècle. Si nous retrouvons des saintmartiniers, il n'est pas dit que cette maison soit à Saint Martin. En tous cas, ce n'est pas la maison des Collet.
Si quelqu'un la reconnait ? Merci de m'en faire part.
Toutefois :
Sur la photo en haut à gauche, on retrouve Abraham Collet, Gabrielle Martinet une voisine, Vindiciane Collet née Guérin, Léontine Coutanson née Gattelet, et Paul Coutanson son mari. Pour la datation exacte, si c'est après le mariage de Paul avec Léontine, nous sommes après 1906. Si c'est avant le mariage de Gabrielle Martinet, nous sommes avant 1910.
Photo en haut à droite, la même maison. Ici Angella Quartier née Guérin, soeur de Vindiciane et mère de Julia (deux photos plus haut). Sur cette photographie est stipulé : "Angella Quartier avec son chien Raton chez elle à Troyes". Pour la datation, cette photo n'a pas été nécessairement prise en même temps que l'autre. En tous cas, c'est avant le 22 mars 1907, le jour du décès d'Angella.
Ma théorie : nous sommes vraiment à Troyes, chez Angella et Alphonse Jules Quartier au 15 rue d'Auxerre. Photo de droite Angella est assise dans un fauteuil qui semble lui appartenir pour le sortir ainsi dans le jardin pour les besoins de la pose photographique. Photo de gauche : Réunion de famille qui semble funèbre dans cette maison où Angella est absente. Les habits sombres font penser que les convives sont en deuil et sont venus spécialement de St Martin pour une cérémonie d'enterrement. Les uns en calèche, et Paul à vélo. Nous serions fin mars 1907 pour les obsèques d'Angella.
Je n'ai pas réussi à retrouver le 15 rue d'Auxerre à Troyes. Cette rue a certainement été renommée et la maison a dû faire place à un programme d'urbanisation dense sur Troyes dans l'après guerre.
A noter l'incrustation "Paul" sur l'image de droite, Il s'agit très certainement d'une prise faite par Paul Coutanson.
Deux nouvelles photos du même endroit :
En bas à gauche : Clémentine Coutanson née Rondeau, mère de Paul et Lucienne Dénercy, nièce de Léontine Coutanson. La photo semble prise au moment du mariage de Paul et Léontine.
En bas à droite : Cécile Juchat future Madame Romain Larible et Marguerite Garnier, future Madame Huot. Toutes deux habitaient à La Fosse-Corduan et étaient voisines dans la rue de la chapelle. Voisines aussi d'un certain Alfred Guérin qui est le frère de Vindiciane, d'Euphémie et d'Angella nées Guérin....
Les points communs de ces 4 photos, le tour de fenêtres en briques, les volets et les rideaux identiques. Puis une brique identifiable : voir ci-dessous.
Si cette maison est à La Fosse-Corduan, je ne l'ai pas retrouvée. Soit démolie, ou transformée, ou tournée vers l'intérieur hors de la vue des passants.

Dans le jardin de la maison-atelier en 1914

Nous sommes très certainement dans les années de la Grande-Guerre, plus précisément en 1914 ou 1915. Toujours devant la maison-atelier de la rue du moulin, avec une nouvelle venue.
Nous trouvons de gauche à droite : Fernande Debierre, future Madame Alfred Jame, employée chez les Coutanson en bonnetterie ; puis Simone Coutanson (3 ans) la mère de Christian, André Coutanson (7 ans) frère de Simone, Léontine Coutanson née Gattelet mère de Simone et d'André, Octavie Gattelet née Moret, belle-soeur de Léontine et René Gattelet son fils (5 ans). Robert Gattelet, le mari d'Octavie, est absent, il doit être mobilisé pour participer à la première guerre mondiale.

Fernande DEBIERRE
Toujours la rue du moulin


Toujours dans la collection de Christian Bourgeat, photo de gauche, ce couple. Il s'agit d'Edmond Léopold COLLET (13/07/1838 St Martin de Bossenay - 14/03/1915 Troyes) et de sa femme Clarisse Elisabeth ADAM (15/08/1844 St Hilaire (Longueperte) - 14/12/1898 Paris). Edmond est le frère d'Abraham. Ils étaient voisins d'Abraham et de Vindiciane, et aussi bonnetiers.
De plus et surtout, Edmond a été 23 années maire de St Martin (* du 21/02/1881 au 11/05/1904). Il a succédé au mandat d'Auguste Corcel (* jusqu'au 20/01/1880), de l'intérim de Zéphir Banry (* du 26/04/1880 au 12/01/1881). Et a précédé celui de Camille Bouhenry (* depuis le 24/05/1904).
(* dates) : selon celles qui ont été reprises sur les actes de naissances, mariages et décès et la rédaction de ceux-ci par les maires.
La photo fut prise dans les années 1870 chez le photographe Camus de Nogent sur Seine.
Edmond et Clarisse n'eurent pas d'enfants.
Photo de droite, même photographe, même décor. La ressemblance avec Edmond Collet est frappante. Soit il s'agit de lui-même avant son mariage, ou soit, plus probablemant, de son jeune frère Abraham qui posait à la même époque dans les années 1870.
La rue du moulin encore

Nous sommes fin des années 1930, ou début 1940. Colette Bourgeat est née en 1933. Elle est ici avec son grand-père Paul Coutanson, une bique et le chien "Stop" devant l'atelier. Colette est la soeur aînée de Christian.
Les pompiers de Saint Martin

Nous sommes vers 1903. Cette photo des pompiers devant la mairie en tenues d'apparat est assez exceptionnelle. J'ai estimé la date selon l'âge de mon grand-père Lazare Bossuat qui est en haut à gauche. Il n'a pas pas de moutache et il commence à en porter une dès son service militaire qui débute en 1904 à ses 20 ans.
Paul Coutanson, le grand-père de Christian, est devant Lazare à sa gauche.
On peut voir aussi les deux clairons avec des képis, debouts à gauche : Gustave Rozé et Albert Villain.
Juste derrière Albert Villain, Paul Lemot casqué. puis Paul Coutanson.
Assis : Le premier casqué n'est pas nommé, le second est Camille Francillon, Edouard Guinand avec le sabre, le quatrième n'est pas nommé, et le cinquième est Emile Lecourt.
Je ne désespère pas d'identifier, un jour, les autres pompiers.
L'église



Si nous ne pouvons pas dater exactement ces trois photos, celles-ci ont été prises par Paul Coutanson.
Si les deux premières sont reconnaissables, la dermière est exceptionnelle. Une vue de Saint Martin sur sa partie occidentale à partir du clocher. Le paysage a très peu changé. Il y a beaucoup d'arbres en allant sur Corduan.
Puisqu'on ne peut pas soulever une tuile du clocher pour prendre une photo, Paul Coutanson a dû profiter des travaux de réfection de la toiture pour le faire. Sauf erreur de ma part, en 1928.
Le stade

Une curiosité photographique bien qu'abîmée. Nous devons être dans les années 1920. Une réunion, ou un meeting quasiment international à voir les drapeaux britanniques sur la roue de secours de la voiture du premier plan ? Nous sommes sur le stade. Une organisation avec la croix-rouge en retrait prête à intervenir. Une entrée limitée ? Le photographe (Paul Coutanson ?) ainsi qu'un bras féminin en bas à gauche (Léa Coutanson ?) sont en deçà de la clôture barbelée. Nous voyons au fond la rangée de véhicule garée sur le chemein de la voie-basse. Puis, aux pneus du camion de droite, des déchets jonchent le sol. Nos ancêtres ne connaissaient pas les poubelles ?
Au tout milieu, un individu assis sur un fourgon. Il semblerait qu'il s'agisse d'un photographe journaliste. On croit lire sur le fourgon "La tribune de l'Aube".
Une curiosité photographique.

Un envoi de Christian qui m'informe que celui qui pose devant l'avion est Romain Larible et qu'ils sont près de Quincey. En restaurant un peu la photo, on peut reconnaitre à droite au bout de l'aile, parmi les trois personnes, Camille Francillon à gauche et Albert Villain à droite. Saint Martin s'était déplacé pour voir un rare événement pour cette époque.
J'ai enquêté sur cet avion. J'ai trouvé qu'il s'agissait d'un "Wright Flyer 3" des frères Wright. Il fut créé en 1905. A noter que le pilote était couché sur le ventre pour le faire voler...
J'ai voulu dater la photo. J'ai recherché la présence de "meetings d'aviation" dans la région. Il y en eut deux à Reims : août 1909 et juillet 1910. Là, malgré la présence de "Wright Flyers" je n'en ai pas trouvé un éventuellement tombé en panne. Toutefois, je suis tombé sur une course Issy les Moulineaux - Nancy par étapes dont la première était Issy - Troyes le 7 août 1910 Bien que cette course passait au dessus de Quincey, aucun avion n'est tombé en panne à cet endroit ce jour là. Même si la course s'éloignait dans les jours qui suivaient, j'ai poursuivi ma recherche, car je devine que certains avions devaient refaire le chemin inverse pour rentrer. Bien m'en a pris : Je suis tombé sur les articles du "Petit Nogentais de août 1910. Notamment des 18, 21 et 23 août 1910. J'ai du mal à situer géographiquement la position de la panne selon les explications du journal. Si on n'est pas loin de Quincey, on semble plus proche de St Aubin et de Marnay. Mais je pense que la photo a été prise sur les hauteurs de la route nationale (exRN19) entre Marnay et Pont sur Seine et pas très loin de Quincey à vol d'oiseau. S'il n'y a pas Quincey, il y a tout le reste : l'avion, la foule, la panne. La panne est tombé le samedi 17, le bouche à oreilles circulant, la foule est notamment venue le dimanche 18, d'où les vêtements endimanchés des personnages.
Voici les articles concernant cet avion.
Article du "Petit Nogentais" au 18 août 1910



Articles du "Petit Nogentais" des 21 et 23 août 1910


Cortèges, défilés et processions

Voici un mariage tirée d'une plaque de verre (on voit une fêlure qui traverse la photographie de haut en bas). Si le mariage est non identifié, il doit sortir de la mairie, pour passer devant le café-hôtel Converset (aujourd'hui "L'Or Noir"). Au premier plan, le futur emplacement du monument aux morts. Nous sommes avant 1914, chapeaux haut-de-forme et robes de la belle-époque. En tête du cortège, devant le nouveau couple de mariés, un musicien joue de la clarinette pour égayer la déambulation.



Ici, une procession à la fois religieuse et patriotique. Nous sommes peut-être en présence de l'inauguration du monument aux morts en 1921. Nous retrouvons les mêmes éléments de la procession que l'on voit dans la rubrique "avant 1914" : bannières, croix, cierges et dais.
Toutefois, dans l'article du petit nogentais du 2 juin 1921, il n'y a aucune mention d'un accompagnement religieux à cette inauguration. Est-ce une autre cérémonie à un autre moment ? Puisque le monument est pavoisé, cela ne peut être qu'un 14 juillet, les marroniers sont en fleurs. Cela ne serait pas possible un 11 novembre...

Défilé patriotique (milieu des années 1930)

Selon les uniformes et les drapeaux, ce défilé est plus patriotique que religieux. On croit reconnaitre un jeune cycliste (le premier à partir de la gauche). Il s'agirait de Maurice Hazouard. Selon son âge, nous serions entre 1934 et 1936. Nous sommes au milieu de la rue du moulin.
Défilé du 14 juillet 1945




Autre époque. Nous sommes très certainement le 14 juillet 1945. La France est libérée du joug nazi. St Martin aussi. Ou peut-être une date juste après la libération du secteur en août 1944 ?
La commémoration s'effectue par un défilé avant de déposer les fleurs sur le monument aux morts.
Nous voyons sur le fronton de la mairie le drapeau français frappé de la croix de Lorraine en son milieu. Lors du défilé, les plus jeunes sont devant, accompagnés par leur instituteur Raymond PARTOUT. Suivi des plus âgés qui, eux, sont accompagnés par Camille FRANCILLON. Bouquet à la main, désigné pour cette mission, Gérard RUTTEN l'aura déposé sur le monument. Ainsi que Madeleine JAME à gauche.
D'autres 14 juillet, sur d'autres années

Toujours dans les dernières années 1940. Le jeune clairon est Michel Bourgeat, le frère de Christian.

Peut-être dans la même période que la photo précédente. On peut reconnaitre Léon Rozé, le plus grand, en retrait à droite. Devant lui, avec le chapeau, François Rutten dit le "p'tit François".
Le pétrole

Le puits n°1 sur la route de Marigny: montage du derrick en 1959.

Peut-être le derrick du puits n°1. St vinebaud à droite et Bossenay à gauche en arrière-plan ?